En effet, certains confondent autonomie et indépendance. L'autonomie est un outil et en tant que tel, il permet au professeur de mesurer la compétence de son élève. L'autorisation de transmettre, n'est pas un blanc seing que donne le professeur à son élève pour qu'il fasse n'importe quoi. Si l'on veut rester fidèle et cohérent avec la Voie choisie, on ne peut émettre de contestations, ce n'est pas possible.
On n’a donc aucune raison, au risque d'être renvoyé, de remettre en cause ce qu'on fait car cela serait remettre en cause ce que fait le Maître. En effet, où est la cohérence si on choisit un professeur et qu'on n’est plus d'accord avec son enseignement ? D'ailleurs, un système permettant la contestation serait-il un fonctionnement cohérent, où le maître ne peut reprendre l'élève, où l'élève peut juger de la pertinence de l'enseignement de son Maître, et le cas échéant le réfuter et agir à l'encontre de celui-ci ?
On n’a donc aucune raison, au risque d'être renvoyé, de remettre en cause ce qu'on fait car cela serait remettre en cause ce que fait le Maître. En effet, où est la cohérence si on choisit un professeur et qu'on n’est plus d'accord avec son enseignement ? D'ailleurs, un système permettant la contestation serait-il un fonctionnement cohérent, où le maître ne peut reprendre l'élève, où l'élève peut juger de la pertinence de l'enseignement de son Maître, et le cas échéant le réfuter et agir à l'encontre de celui-ci ?
Dans le dojo, « on est chez le Maître » et on le respecte, c'est normal, c'est une règle élémentaire de savoir vivre. On est là parce qu'on l'a choisi. Si le Maître corrige son élève, c'est pour qu'il s'améliore et pour faire de lui l'un des meilleurs. Est-ce cohérent, pertinent et surtout constructif et justifié, de choisir un Maître, mais ne pas tenir compte de ses positions, ne pas suivre ses recommandations et prescriptions, de ne pas donner crédit à son jugement ? Quelles sont les motivations d'un élève qui reste dans le dojo de son professeur si l'enseignement dispensé ne lui convient pas ou plus ? Que peut-il alors attendre de la pratique ? Peut-il progresser et s'améliorer ?
Ce qui semble ne pas être acceptable en aïkido, est une évidence dans le fonctionnement des disciplines qui se sont développées dans nos sociétés occidentales, notamment dans les entreprises artisanales qui fonctionnent avec l'apprentissage, qui sont, par analogie, très proche du fonctionnement que l'on trouve en aïkido traditionnel. En effet, qui trouverait normal, qu'un élève, un apprenti, que ce soit en peinture, musique ou cuisine conteste l'autorité de son Maître d'apprentissage ? Lui expose sa propre conception de l'Art ? C'est bien sûr impensable !
Reprenons l'exemple de la cuisine. Lorsque qu'un apprenti décide de suivre un grand cuisinier, il aura orienté son choix car il pense que c'est le meilleur pour lui. Il suivra donc à la lettre les recommandations de celui qu'il appellera «Chef», acceptera ses reproches lorsqu'il fera mal son travail. A aucun moment il fera sa propre cuisine dans celle de son Maître d'apprentissage, celui qui lui apprend son métier et c'est bien normal. Imagine-t-on un apprenti chez Bocuse remettre en cause ses qualités de cuisinier et la façon de faire les recettes qu’il a élaborées lui-même et qui ont fait sa notoriété ? En aïkido traditionnel, c'est la même chose.